Nathan
Journal Intime d'un mouilleur de couches.

Le changement c’est très bientôt…

Plus que 28 jours avant l’opération définitive. Si vous saviez comme nous avons hâte Nathy et moi. Ce 29 Avril marquera le début d’une nouvelle vie qui aura ses propres règles. Des règles qui devront être en phase avec cette nouvelle condition de pisseux, à commencer par une réorganisation totale de la garde robe. Il n’y a que dans des cadres bien particuliers comme le travail, la famille ou les amis ou je serai autorisé à cacher la couche par des vêtements adultes. Étant donné que j’ai la chance de pouvoir mettre des vêtements de taille 14 ou 16 ans, la garde robe du pisseux s’est étoffée au fur et à mesure des années. Une garde robe qui s’est encore agrémentée de chaussures colorées à scratch (trouvées dans le rayon enfant chez Sarenza). Entre tee shirt courts, pantalon à taille élastique sans braguette et chaussures à scratch, le look « pré- ado attardé » se dessine. Un look qui bien que facilement identifiable reste acceptable aux yeux des autres. Risible très certainement, en proies aux quolibets et fous rires à peine dissimulés (comme nous l’avons vécu sur Bénodet l’été dernier lors de nos tests vestimentaires). Je me souviens d’avoir piqué un phare lors de notre premier voyage où dans l’avion j’ai du aller récupérer un sac rangé dans les compartiments en hauteur. Je dois donc tendre les bras et bien sur le tee shirt suis le mouvement, laisse apparaitre la culotte plastique sous le short qu’une femme assise juste à coté de nous a bien observé. Une autre anecdote (que Nathy m’a rapporté mais que je n’ai pas vu) c’est lors que notre dernier voyages ou un groupe de jeunes filles semblait morte de rire en voyant ma culotte plastique au moment ou je réglais une addition dans un fast food (et oui il en ont aussi). Des anecdotes j’en ai encore toute une valise. Ce qui est clair c’est que le choix de la tenue catalyse les regards qui irrémédiablement vont ensuite se concentrer sur la couche que l’on peut aisément soupçonner.
En fait tout est dans le détail (une sorte de faisceau d’indice).
Les pantalons : Il est impératif qu’ils soient sans braguette et à taille élastique. Ceux de chez inpetto ont une taille légèrement bombée (pour recevoir une couche) et ont donc un aspect assez similaire à ceux des bébés sans pour autant être trop marqués ou identifiables. Le fait de ne pas avoir de braguette induit de façon inconsciente l’immaturité du système urinaire.
Les Chaussures à scratch (colorées c’est mieux) sont facile à enlever mais généralement associées aux enfants qui ne savent pas encore lacer leurs chaussures.
Une bonne odeur de Talc ou de Mustela est un autre détail souvent négligé. Il conduit ceux qui l’ont détecté à en chercher l’origine. De façon évidente, si vous détectez une odeur qui vous semble bizarre, vous allez en chercher la cause … c’est humain.(j’ai remarqué que je le fais systématiquement).
Tee shirt court Certainement le meilleur moyen de laisser aux observateurs un accès libre à vos fesses. A vous ensuite de faire très attention lorsque vous vous asseyez, vous accroupissez ou levez les bras pour une quelconque raison.
Plusieurs anecdotes à ce sujet, dont une particulièrement honteuse où nous étions à diner avec Nathy dans un restaurant lorsqu’elle remarque (un peu gênée) qu’une des filles d’un groupe de 5 sur une table à coté avait repéré la culotte en plastique. La cause principale :Un tee shirt Inpetto trop court ainsi qu’une chaise au dossier ouvert. Les regards restaient discrets mêlés de fous rires, de chuchotements et de paires d’yeux qui n’en finissaient pas d’admirer le spectacle qui s’offrait à leurs yeux. Car bien évidement cette curiosité s’était rapidement propagée aux autres filles.
La Plage Reste à mes yeux l’expérience la plus terrifiante. Nous rentrons alors dans une autre dimension : Le monde du visible.
Car bien évidemment le short échancré est de sortie (ou bien le maillot de bain spécial incontinent)
Il laisse apercevoir la couche (ou la culotte plastique) à l’entrejambe. Le doute fait alors place à la certitude. C’est un monde qui reste à découvrir… Je flippe d’avance (bien qu’il me soit déjà arrivé par le passé de mener quelques incursions en short et couche en milieu sableux).

62 Jours (le retour)

Comme certains d’entre-vous on pu s’en apercevoir, le nouveau décompte final à fait son grand retour : La toute dernière étape vers la Grande Pissouserie. Une école bien particulière où l’apprentissage de la couche-culotte prendra une nouvelle tournure. Dans un peu plus de 60 jours, la transition sera effective. Fini le semblant de propreté entre deux pipis et place à un zizi qui mouille en permanence. Fini les petites pauses café entre deux changes, le zizi à l’air et les allez retours aux WC lorsque ma vessie se contracte. Fini le comptage de pipis en journée qui me renseigne sur le taux d’humidité de mon entrejambe et place au léger stress de sentir la couche déjà bien humide et de se demander si elle va tenir la journée.
Ce 29 Avril prochain, je passe une ultime fois sur la table d’opération pour la résection complète du col vésical. Cela reste une intervention bénigne mais oh combien symbolique. Il faudra ensuite patienter 48 heures avant le retrait de la sonde pour admirer le résultat qui j’en suis persuadé sera au rendez-vous cette fois-ci. Lors de la dernière intervention mon Urologue a sciemment opté pour une résection légère de façon à ce que conserve une éjaculation normale. C’était très sympa de sa part mais compte tenu de l’hyper tonicité de mon col vésical l’opération n’a pas donné le résultat escompté. Cette fois-ci il est briefé, je suis donc super confiant. J’ai vraiment hâte si vous saviez !! En ce moment les pipis restent impérieux et très subites. Des mictions qui ont réussi à se stabiliser en position debout à 88 ml (très précisément !). La nuit cela reste encore problématique. Sommeils de très mauvaise qualité avec des réveils assez réguliers. Je suis toujours en équilibre sur ce fil. Heureusement le fil n’aura plus d’utilité ce 29 Avril. Je serai tombé du coté de la grande pissouserie et des contraintes qui vont avec. Des contraintes que j’ai depuis longtemps assimilé et qui font désormais partie de mon quotidien. Je pense que le plus difficile à dépasser reste et restera le « regard des autres ». Je repense à ma dernière intervention où j’ai été pris en flagrant délit de port de couche avec les infirmières qui sont rentrées dans ma chambre. En fait je pense qu’elles étaient plus gênées que moi. Une fois l’effet de surprise passé j’ai eu le droit à un traitement de faveur et le sourire complice de la crémière (enfin l’infirmière en chef). Toutes étaient jeunes et l’une d’entre elles m’a questionné lorsque j’ai quitté la chambre (l’assistante de mon urologue). Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi j’avais fait ce choix. Elle était gênée mais sa curiosité était plus forte. Je balbutiais un semblant de réponse, tentant de lui donner une justification sans évoquer mon syndrome. Nathy, me voyant ramer en essayant d’atteindre la falaise, a fini par me sauver la vie la vie en tranchant par cette petite phrase simplissime : « C’est un choix personnel ». Trop forte ma Nounou !… (voir le récit par ici) Fin de chantier, circulez y’a rien à voir ! Le regard des autres est bien le plus difficile à combattre.
Même après deux ans de transition, elle reste la grande problématique. Ce que je constate en fait et avec l’expérience c’est que ce n’est pas ce regard des autres qui pose problème mais plutôt la façon dont on l’assimile. Je travaille en couches depuis maintenant plus de 2 ans et je peux vous assurer que maintenant je m’en fou. Je reste discret sur cette différence bien évidemment mais que l’on sache que je suis langé ou pas est devenu le cadet de les soucis. A plusieurs reprises je me suis rendu compte que certains avaient deviné mais vu que je suis langé en permanence, il semble assez probable qu’ils en déduisent que je suis incontinent.

En équilibre sur un fil…

Après un retour en France plutôt mouvementé, suivi d’une déprime suite à ce demi échec, on peut dire que l’année 2012 s’est terminée dans une singulière ambiance. Nathy et moi n’avions pas imaginé une seule seconde ce scénario. D’ailleurs comment imaginer que l’on puisse rester continent après une incontinentation totale. Le corps réserve souvent bien des surprises et comme mon médecin me l’a si gentiment rappelé : « La médecine ce n’est pas 1 ou 0 mais bien souvent entre les deux, sinon ça serait trop simple ». Après avoir étudié toutes les causes probables et éliminé celles qui ne sont pas fondées, nous sommes arrivés à cerner l’origine de cette continence surprenante. Lors de l’intervention, les deux muscles (sphincter strié ainsi que le col vésical) ont bien été sectionnés. Le sphincter strié est lui : définitivement out of order. J’ai pu observer que lors des mictions : impossible de stopper le flux. Étant donné que c’est le seul sous réel contrôle de la volonté le problème ne se situe pas là. Le col vésical a été incisé à deux endroits (5h et 7h). Cependant, l’interstice (entre ces deux découpures) n’a pas été enlevé. Selon mon urologue, contacté il y a deux jours, c’est en grande partie la cause du problème. Si on ajoute à ce tableau le fait que mon corps a pris en partie le contrôle de ce col vésical et que cette continence est gérée par arc réflexe (je sais c’est pas simple à suivre), aucun médicament ne peux agir efficacement pour soulager ce col. Il faut simplement enlever cette partie via résection endoscopique. Un acte anodin et rapide mais qui nécessite une nouvelle intervention. Cette intervention aura bien lieu mais pas Fin Février comme je l’avais planifié au départ (causes professionnelles). Ce sera chose faite fin Avril. Juste 2 mois de décalage, ce n’est pas une sinécure. Je vais aussi pouvoir en profiter pour cerner au mieux le problème et m’assurer que la prostate n’intervient pas elle aussi dans le processus de continence par compression de l’urètre. A première vue le taux de PSA étant très faible il n’y pas pas d’hypertrophie. Du moins je pense que le taux de PSA est en rapport direct avec le volume prostatique. Coté sensation réelles, voici l’état des lieux à J+47 après incontinentation :
Le volume des mictions a diminué (ça me soulage). Les mictions sont devenues beaucoup moins tendues. En position assise elles se situent aux alentours de 200 à 240 ml. Lorsque je suis debout la vessie claque entre 100 et 115 ml. Et les nuits sont moins perturbées mais je sens toujours l’envie bien que le volume diminue lui aussi. Pour le moment je l’estime entre 250 à 330 ml. C’est beaucoup mieux que lorsque j’avais le stent mais ce n’est pas encore ça. mon impression générale est d’être comme un funambule « en équilibre sur un fil ». Il ne manque pas grand chose pour que mes nuits soient enfin tranquilles. En tous les elles sont de bien meilleure qualité, même si ils restent encore des résistances. Nous attendons maintenant avec impatience, Nathy et moi, cette dernière intervention qui scellera alors définitivement mon passage en grande section de pissouserie. L’été sera chaud et bien humide.

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