Nathan
Journal Intime d'un mouilleur de couches.

Refléxion du jour…

Merci pour tous vos messages de soutiens et ces questions auxquelles je vais tenter d’apporter une réponse. Il y a une différence extrêmement importante entre faire croire que l’on est incontinent et l’être réellement. Jusqu’à présent et même si les deux avants dernières interventions provoquaient une certaine incontinence, cette dernière restait encore sous contrôle. Un contrôle relatif ponctués de micros pipis mais dont je connaissais approximativement le volume. Une façon inconsciente de conserver la maitrise des événements surtout lorsque la couche était pleine. Chez moi je pouvais vaquer à mes occupations quotidiennes le zizi à l’air sans risque d’inondation car j’avais toujours le temps d’aller aux toilettes avant dégâts des eaux. Cet entre-deux, (frontière entre la continence et l’incontinence) était de toute façon un passage obligé afin d’obtenir le sésame vers cette nouvelle vie de grande pissouserie. Une vie que j’attendais depuis tellement longtemps que j’ai encore du mal à réaliser qu’elle est devenue réalité. Beaucoup ne comprendrons jamais ce choix de vie. Peu importe, je suis enfin libéré et heureux et c’est l’essentiel. Durant ces deux années, j’ai du faire mon Outing. Un parcours du combattant où j’ai enfin vu le vrai visage de la médecine à la Française. Fins de non recevoir, agressivité et diagnostic de folie ou perversité. Il n’y a que mon médecin traitant qui a su m’écouter sans me juger (en préconisant toutefois que je n’aille pas au bout de cette démarche). Coté amis c’est pas franchement mieux. Une de mes meilleures amies que je croyais proche et à l’écoute ne donne plus de signe de vie depuis bientôt un an. Je ne garde cependant aucune rancune ni amertume. Il y a un prix pour toute chose et je l’avais envisagé. J’ai l’impression de renaitre dans le vrai sens du terme. Pour symboliser cette nouvelle vie j’ai jeté tous mes tee shirts et pantalons de grand excepté deux ou trois lorsque je dois aller travailler ou bien si je sors voir des proches (amis – famille). En dehors de ce cadre bien particulier (travail, famille, amis), je ne porte plus que des tee shirts courts, pantalons ou short sans braguette à taille élastique. Le soir c’est Couche et Body. Samedi avec Nathy nous allons symboliquement bruler mes culottes de grand (slips et boxer). Ils n’ont plus aucune utilité désormais. Afin de rester cohérent avec ce nouveau statut, il est important que l’apparence soit adaptée à l’état de pisseux. Nathy est surprise de ce changement de comportement et d’acceptation. Je n’ai plus peur de sortir en craignant que l’on devine la couche ou que l’on puisse l’apercevoir. Je suis même plutôt fier de ne plus faire partie de la caste des hommes. Toutefois je reste discret dans cette différence. Le look ado attardé me va comme un gant. Je dois composer avec le regard des autres et parfois leur odorat. Car bien que mon hygiène corporelle soit irréprochable, le corps finit par dégager une odeur caractéristique surtout perceptible chez les femmes ayant eu des enfants. J’ai une anecdote assez amusante à ce sujet. Il y a un mois au travail, une collègue (charmante au passage) me demande si j’ai arrêté de fumer. Je lui réponds que non et elle me lance : « C’est drôle parce que tu ne sens plus le tabac. » Sans réfléchir plus avant je lui dit : « Sans doute as-tu un problème de perception olfactive ! » Ce à quoi elle affiche un large sourire tout en me regardant droit dans les yeux et me rétorque : « Non ! De ce coté là tout va bien »…suivi d’un rire nerveux. Ce jour là j’ai du me retenir pour ne pas rougir, mais son attitude semblait aussi valider ce nouveau statut. Il y a avait une forme de satisfaction chez elle liée sans doute à la découverte olfactive de mon secret. Une découverte qui lui octroyait de facto une supériorité sur « le petit macho arrogant » que j’étais il y a encore quelques années.
L’objet du prochain post sera une réflexion sur le statut du « pisseux » dans notre société justement ! Vaste sujet sur lequel j’ai déjà énormément réfléchi…Comment gérer son incontinence au quotidien surtout en extérieur? A-t-il encore une sexualité? Comment le positionner dans un monde devenu hyper sexualisé?

Premier Bilan à J+8…

Un petit post pour vous donner les dernières infos : Au 8ieme jours après passage au bloc opératoire et seulement 5 jours après le retrait de la sonde, je peux affirmer que mon bon docteur a réalisé une prouesse. Les nuits restent encore un peu perturbées du au stress chirurgical et au temps nécessaire à une complète cicatrisation. Je suis hyper confiant car en journée c’est Open Bar dans la couche. Un zizi totalement hors de contrôle et une vie désormais rythmée par les changements de couches. Que du bonheur. Nathy m’a envoyé un texto hier pour me dire que je rayonnais et qu’elle était hyper contente de me voir ainsi…En fait je ne sais pas dissimuler mes sentiments aussi quand je vais bien : ça se voit !
C’est une nouvelle vie qui s’amorce. Une vie où l’adage que j’aime employer prend ici tout sons sens « Si le monde ne ‘adapte pas à toi, c’est à toi de t’adapter au monde ». Au niveau sensation c’est très perturbant et jouissif à la fois. Un mélange de honte, lorsque je sens mon zizi devenir humide et se répandre en sanglots dans la couche sous forme de micros pipis et aussi de fierté car maintenant je n’appartiens définitivement plus à la caste des adultes. Terminé à tout jamais les culottes de grands et place au pants, couches, changes complets et culottes plastiques.
L’été sera chaud et humide !!

Zigounette 2.0…

Ca y est ! Je suis ENFIN équipé en zigounette 2.0. L’intervention a été un succès total. Je n’en reviens toujours pas. Nous avions une petite appréhension après avoir traversé toutes ces épreuves. 2 ans auront été nécessaire pour mener à bien cet objectif. Première injection de botox le 01 Mai 2011 suivi de la pose d’un stent le 07 Aout de la même année. Le 19 Novembre 2012 c’est incision du col vésical et du sphincter strié. Ce que nous ne pouvions pas savoir c’est que la prostate jouerait les prolongations. Une prostate hypertrophiée et un col vésical en béton qui a résisté à cette intervention. Aussi le 29 Avril nous étions quelque peu inquiet du résultat de cet ultime opus. Une complication qui était très certainement déjà présente mais qu’il était impossible de prévoir à l’avance. Coté sensations c’est franchement le pied. C’est pipi dans la couche assis, debout ou couché. Plus aucune résistance sauf ce matin ou j’ai senti un peu ma vessie (ce qui m’a réveillé). C’est une nouvelle vie qui s’amorce et je suis aux anges. La sonde a été retirée Jeudi 02 Novembre à 06h45. En fait, je l’ai (sur les conseils de mon urologue) enlevé moi-même. Puis après un petit déjeuner expéditif nous nous sommes rendu à son cabinet. Après plus d’une heure et demi d’attente, nous avons du quitter précipitamment cette cours des miracle sans avoir pu lui parler en direct. Il avait sans doute eu une urgence le matin et de notre coté le taxi nous attendait pour le transfert vers l’aéroport. Quoi qu’il en soit j’ai été pris en charge par deux charmantes assistantes du bon docteur et j’ai reçu une injection (mélange de diurétique et d’antibiotique) afin de s’assurer que les urines étaient OK. Une fois arrivé à l’aéroport j’ai téléphoné à mon urologue pour m’excuser de ce départ soudain et afin qu’il me conseille sur le modop post opératoire. J’en ai profité bien évidemment pour lui poser les questions d’usage (risques infectieux, surveillance particulière, Taux PSA, sonde dilatation…). Mission accomplie. Le futur sera humide et rythmé par les changement de couches à intervalles réguliers.

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